
La vision de Shaikh Abdullah al-Daghestani du ProphĂšte (psl), Ali, Umar et Uways al-Qarni Ă l’aube (avec l’aimable autorisation de Faheem Chishty)
Notre grand cheikh ‘Abdullah ad-Daghestani a dit : « AprĂšs Shaikh Sharafududdin fut voilĂ© de ce bas monde, il a eu une vision du ProphĂšte (psl) Ă l’aube:
« AprĂšs le dĂ©cĂšs de Shaikh Sharafuddin et alors que j’attendais une occasion d’Ă©migrer de Turquie, j’Ă©tais isolĂ© dans la mosquĂ©e prĂšs de la tombe de mon shaikh, priant une nuit avant Fajr. C’Ă©tait une nuit froide et enneigĂ©e. Je pouvais sentir le froid dans mes os. J’entendais la chute silencieuse de la neige sur les arbres et le hurlement des loups dans les bois. J’ai entendu une voix qui m’appelait par mon nom : « Abdullah Effendi ». J’ai regardĂ© autour de moi, mais je n’ai vu personne. Puis j’entendis Ă nouveau la voix qui appelait : « Abdullah ! ». J’ai regardĂ© Ă nouveau, mais je n’ai vu personne. Je savais que c’Ă©tait la voix de mon shaikh. La chaleur de cette voix m’a donnĂ© de l’Ă©nergie et j’ai couru dehors, sans mĂȘme mettre mes chaussures ou mon manteau de laine. J’ai vu mon shaikh dans une vision brillante, debout sur la colline. Il m’a appelĂ© et m’a dit : « Abdullah Effendi, viens ». Je n’ai mĂȘme pas pensĂ© Ă mettre des chaussures ; j’ai marchĂ© sur la neige et j’ai senti la chaleur de l’amour divin Ă©manant de son esprit. Lorsque je l’ai rejoint, il m’a dit : « Mon fils, ce soir, j’ai reçu l’ordre de t’emmener en prĂ©sence de Sayyidina Uwais al-Qarani (r), sur ordre du ProphĂšte (s) ».
Puis il a dit : « Mon fils, prends ma main ». J’Ă©tais trĂšs heureux de prendre la main de mon shaikh, et dĂšs que je l’ai fait, je me suis retrouvĂ© dans l’association des saints, en prĂ©sence du ProphĂšte (s), et Sayyidina Uwais al-Qarani (r) Ă©tait assis lĂ . Nous sommes entrĂ©s et avons constatĂ© qu’il restait deux places pour nous asseoir. Nous avons prĂ©sentĂ© notre respect et pris place.
Sayyidina ‘Ali (r) se leva alors et dit : « C’est la premiĂšre fois que nous rĂ©vĂ©lons ce secret Ă l’association des saints. Ce n’est que maintenant que nous avons reçu la permission du ProphĂšte de rĂ©vĂ©ler ce secret.
« J’ai vu les 7 007 saints naqshbandi prĂ©sents Ă l’assemblĂ©e, ainsi que les 313 saints naqshbandi qui sont sur les traces des 313 grands messagers, et les grandshaikhs de la ChaĂźne d’or. Sayyidina ‘Ali a dit, en s’adressant Ă l’association et en particulier Ă moi : « Lorsque le ProphĂšte (s) est dĂ©cĂ©dĂ©, il nous a appelĂ©s, Sayyidina ‘Umar et moi, en sa prĂ©sence et il a dit : « AprĂšs ma mort, vous prendrez les vĂȘtements que je porterai lorsque je dĂ©cĂ©derai, en tant que confiance de ma part Ă Uwais al-Qarani. Vous trouverez Uwais al-Qarani Ă tel ou tel endroit ».
Sayyidina ‘Ali a dit : « Lorsque le ProphĂšte (s) Ă©tait Ă l’agonie, il transpirait beaucoup. AprĂšs son dĂ©cĂšs, nous avons pris ces vĂȘtements trempĂ©s de sueur en gage de confiance. Nous avons suivi les instructions du ProphĂšte (s) et avons cherchĂ© Uwais al-Qarani. Nous avons posĂ© des questions Ă son sujet, mais personne ne le connaissait. Sayyidina ‘Umar dit alors : « O Ali, nous ne l’avons pas trouvĂ© et personne ici ne le connaĂźt. Nous ferions mieux de repartir. J’ai dit : « O Umar, c’est impossible. Si le ProphĂšte (s) a dit qu’il Ă©tait ici, nous devons le trouver. Peut-ĂȘtre est-il connu sous un autre nom ? Nous avons alors commencĂ© Ă demander : « Connaissez-vous quelqu’un qui est berger ? Il s’occupe de sa mĂšre et ne la quitte jamais. Certains ont rĂ©pondu : « Oui, mais il ne s’appelle pas Uwais al-Qarani, il s’appelle Abdullah ». Ils nous ont alors montrĂ© l’endroit oĂč il vivait.' »
« Nous sommes allĂ©s Ă cet endroit et nous avons vu au loin un homme assis qui nous tournait le dos. Nous nous sommes approchĂ©s. Lorsque nous nous sommes approchĂ©s, sans se retourner, il a dit : ‘O ‘Ali, O ‘Umar, donnez-moi mon dĂ©pĂŽt de confiance.’ AussitĂŽt, nous lui avons tendu la robe du ProphĂšte (s). Il se leva, embrassa la robe, la mit sur sa tĂȘte, puis la porta Ă son cĆur et dit : « J’accepte, j’accepte, j’accepte ».

« Nous nous demandions pourquoi il embrassait la robe et disait ces mots, car il n’avait jamais vu le ProphĂšte (s) de toute sa vie. Mais nous hĂ©sitions Ă poser la question.' »
Il se tourna alors vers Sayyidina ‘Umar et lui dit : « Ya ‘Umar, combien de fois as-tu vu le ProphĂšte (s) ? ‘Umar fut Ă©tonnĂ© de cette question. Il dit : » C’est une question Ă©trange. J’ai passĂ© toute ma vie en compagnie du ProphĂšte. Sayyidina Uwais dit : » Je te le demande pour une raison. Combien de fois l’as-tu vu ?
Sayyidina ‘Umar dit : » Comment cela ? J’Ă©tais avec lui tout le temps ! Sayyidina Uwais al-Qarani dit : » DĂ©cris-le-moi « . Sayyidina ‘Umar commença Ă dĂ©crire le ProphĂšte, ses yeux, ses traits, son apparence. Sayyidina Uwais dit alors : « Ya ‘Umar, cette description est connue de tous, y compris de ceux qui n’ont pas cru en lui ».
Il me regarda alors et me dit : « Ya ‘Ali, combien de fois as-tu vu le ProphĂšte (s) ? ». Je compris ce qu’il voulait dire et je rĂ©pondis : « Ya Uwais, dans ma vie, je n’ai vu le ProphĂšte (s) qu’une seule fois ». Sayyidina ‘Umar me regardait avec Ă©tonnement. J’ai dit : « Je l’ai vu une fois. Le ProphĂšte (s) m’a appelĂ© et m’a dit : « Regarde-moi Ă partir de mon nombril et au-dessus ».) J’ai regardĂ© et j’ai vu que le ProphĂšte (s), Ă partir de son nombril, remplissait les univers et les sept cieux.
Ă partir de son cou, je n’ai pas pu voir, mais il Ă©tait au-dessus de la Sidratul Muntaha (la limite la plus Ă©loignĂ©e). Il m’a alors dit : « Regarde Ă partir de mon nombril et vers le bas. » J’ai regardĂ© et j’ai vu tous ces univers. J’ai regardĂ© et j’ai vu que tous ces univers, tous ces mondes, toutes ces Ă©toiles et toutes ces planĂštes avaient disparu.

et tout ce que j’ai vu, c’est le ProphĂšte (s), de sa taille Ă ses genoux, remplissant tout l’espace. De ses genoux jusqu’Ă ses pieds, je ne voyais rien. Je l’ai regardĂ©, et le Sidratul Muntaha et tous ces univers ont disparu, et tout ce que j’ai vu, c’est Muhammad (s), partout. Ă ce moment-lĂ , j’ai su que Muhammad (s) Ă©tait le cĆur de la PrĂ©sence divine.
Sayyidina Uwais m’a alors regardĂ© et m’a dit : « Tu as vraiment vu le ProphĂšte (s) une seule fois. Et c’est pourquoi il (s) a dit Ă ton sujet : ‘Je suis la citĂ© du savoir et ‘Ali en est la porte’. Allah a Ă©galement donnĂ© cette connaissance divine Ă Abu Bakr as-Siddiq, comme l’a mentionnĂ© le ProphĂšte (s) : « Tout ce qu’Allah a versĂ© dans mon cĆur, je l’ai versĂ© dans le cĆur d’Abu Bakr as-Siddiq ».
Dans cet Ă©tat d’Ă©merveillement, Sayyidina ‘Umar demanda Ă Sayyidina Uwais : « Quelle est la signification de cette robe que nous vous avons apportĂ©e ? »
Il rĂ©pondit : « Ă ‘Umar, c’est l’un des plus grands secrets, qui ne sera pas rĂ©vĂ©lĂ© aux gens avant les derniers jours de sa nation. Alors que le ProphĂšte (s) Ă©tait en train de mourir, il demandait l’intercession pour sa nation ».
Il dit alors : « Sa nation comprend tous les ĂȘtres humains. C’est pourquoi Allah a dit : ‘Dis [ĂŽ ProphĂšte] : Ă humanitĂ© ! Je suis pour vous tous un messager de la part d’Allah, Ă qui appartient la royautĂ© des cieux et de la terre. [7 : 158].
Le prophĂšte a demandĂ© l’intercession et Allah l’a autorisĂ©e. Il intercĂ©dait pour chaque individu créé par Allah. Tout en demandant,
il transpirait, et chaque goutte de sueur reprĂ©sentait un ĂȘtre humain. Il se chargeait des fardeaux de chaque personne. Il quittait ce monde jusqu’Ă ce qu’il soit convaincu qu’Allah avait pardonnĂ© Ă tout le monde. Et les symboles de ce pardon sont les gouttes de sueur qui ont trempĂ© cette robe ».
Cette robe m’a Ă©tĂ© donnĂ©e parce que le ProphĂšte (s) voulait me dire : « O Uwais, je te transmets la connaissance divine pour nettoyer la nation aprĂšs qu’elle a commis des pĂ©chĂ©s. Tu dois transmettre ce pouvoir Ă tes successeurs, de moi Ă toi et de toi Ă eux ».
Et Sayyidina ‘Ali a dit que Sayyidina Uwais al-Qarani a dit : » Je n’ai pas vu le ProphĂšte (s) physiquement, mais Ă chaque instant, de chaque jour, j’Ă©tais avec lui durant sa vie. J’ai reçu de lui toutes les questions importantes pour sa nation. Je vais transmettre ce secret aux nombreux successeurs et hĂ©ritiers parmi les saints d’Allah. Sans lien physique mais par un lien spirituel, ils recevront le secret du pouvoir purificateur et le feront revivre Ă chaque siĂšcle, jusqu’au Jour du Jugement ».
Sayyidina ‘Ali dit alors Ă l’association des saints, mais en s’adressant Ă moi : « Ce qui vous a Ă©tĂ© transmis, ainsi qu’Ă de nombreux saints avant vous, provient de ce pouvoir Uwaisi. C’est la premiĂšre fois que ce secret est rĂ©vĂ©lĂ©, avec la permission du ProphĂšte (s).
Mon shaikh me dit alors : « Ă mon fils, tu peux maintenant retourner Ă ta solitude ». DĂšs qu’il a dit cela, je me suis retrouvĂ© Ă entrer dans la mosquĂ©e et Ă ressentir Ă nouveau le froid. »
Source: (al-Haqiqat al-Muhammadiyya) ».
Image : Shaikh Sharafuddin Hz (au centre) Qaddas Allahu Sirrahu đč

