Notre Grand Sheikh avait lâhabitude de citer un poĂšte soufi de Daghistan qui disait : « je ne considĂšre lâamour que vous prĂ©tendez porter pour moi comme amour vrai que lorsque je vous aurai Ă©prouvĂ©. Quelle est mon Ă©preuve ? Si je vous passe par un hachoir et que vous sortez comme de la viande hachĂ©e – mais toujours en vie – puis que je vous remette Ă votre forme originelle, mâaimerez-vous toujours ? »
Ce que ce poĂšte voulait dire, câĂ©tait : si je vous cause beaucoup de souffrance et de mal comme personne auparavant ne vous lâavait jamais fait, mâaimerez vous toujours malgrĂ© ce que jâai fait ? Si vous dites oui, ceci est lâamour vrai.
Mais si je suis avec vous pendant quarante ans et puis, Ă cause dâun seul mot blessant quâil se peut que je vous dise dans un moment de grande tension, vous me quittiez et me nommiez votre ennemi, niant lâamour de quarante ans, disant « je ne vous aime plus » : cela nâest pas lâamour dont nous parlons.
Par consĂ©quent, comme je lâai dit, il y a des niveaux dâamour sur le chemin ; ils diffĂšrent en qualitĂ© selon leur proximitĂ© des OcĂ©ans de lâAmour Absolu. Quand on atteint ce but, quelque soit le mal quâon reçoive, notre amour ne changera pas. On peut dire : « Je vous aime pour lâamour de mon Seigneur, pas pour une autre raison. Cet amour ne changera et ne diminuera jamais, puisque, quoique vous fassiez, lâamour de votre Seigneur est avec vous. Vous pourriez vous comporter avec moi comme un animal sauvage, vous pourriez me blesser, mais pourtant puisque vous existez, lâamour de mon Seigneur est avec vous, et câest pourquoi je vous aime aussi. »
Mawlana Shaykh Nazim Hz
Qaddas Allahu Sirruha đč

